La coalition mondiale pour la démocratie

Aux États-Unis, la démocratie directe comme remède contre les divisions

Inscrivez-vous

À nos nouvelles, nos analyses et nos reportages concernant la démocratie directe partout sur la planète!

Subscribe

Aux États-Unis, la démocratie directe comme remède contre les divisions

09-11-2020

Le sort de la présidence de Donald Trump et l'avenir de l'Amérique n'étaient pas les seuls choix offerts aux électeurs et électrices le 3 novembre. Les citoyen.ne.s de 32 États se sont également exprimé.e.s sur 117 propositions soumises aux vote au niveau des états. Parmi celles-ci, 41 ont été placées sur le bulletin de vote par les personnes ayant recueilli des signatures et 76 ont été placées sur le bulletin de vote par les assemblées législatives des États. Il s'agit du plus petit nombre de propositions de vote au niveau des états auquel les votant.e.s ont été confronté.e.s au 21e siècle. La raison principale de ce faible nombre peut être attribuée aux immenses défis que représentent la collecte de signatures et le respect des autres exigences légales pour fd´clencher une votation dans le cadre des quarantaines COVID et d'autres restrictions liées.

Par M. Dane Waters.

Comme à chaque élection où le peuple a la possibilité de prendre des décisions sur des questions qui ont un impact sur sa vie quotidienne, les sujets des questions des bulletins de vote étaient d'une grande portée - du bien-être des animaux, à la légalisation des drogues, au droit du travail, à l'égalité raciale et à l'immigration, à l'avortement, à la conception d'un nouveau drapeau, au statut d'État et au sort même de la démocratie directe.

Les citoyen.ne.s du Colorado ont voté en faveur de la réintroduction du loup gris dans les montagnes Rocheuses du Sud après qu'il ait été chassé jusqu'à l'extinction dans les années 1940. En Arizona et dans le New Jersey, les citoyen.ne.s ont voté pour la légalisation de l'usage récréatif de la marijuana, tandis que les habitant.e.s du Dakota du Sud ont approuvé l'usage médical et récréatif. En Californie, le modèle économique des entreprises comme Lyft et Uber a été sauvé lorsque les votant.e.s ont accepté des modifications du droit du travail.

L'avortement continue à être un sujet sans consensus clair au sein de l'électorat national. Les électeurs et électrices de Louisiane ont voté en faveur de restrictions plus importantes sur les IVG, tandis que les électeurs du Colorado les ont rejetées.

L'égalité raciale et l'immigration étaient également sur les bulletins de vote, bien que de façon subtile dans certains cas.  Dans le Rhode Island, les électeurs et électrices ont accepté de retirer le mot "plantations" du nom officiel de l'État. En Alabama, les votant.e.s ont approuvé, lors d'un vote symbolique, de supprimer de la constitution de l'État les termes qui donnaient des droits spécifiques aux blancs et aux hommes. Dans le Mississippi, les citoyen.ne.s ont approuvé un nouveau drapeau de l'État, éliminant finalement les symboles de la suprématie blanche. En Alabama, au Colorado et en Floride, les votant.e.s ont approuvé à une écrasante majorité des amendements constitutionnels précisant que seuls les citoyen.ne.s des États-Unis pouvaient voter aux élections d'État ou locales.

À Porto Rico, qui n'est pas un État mais un protectorat des États-Unis, les votant.e.s ont une fois de plus exprimé clairement leur désir de devenir un État. Le vote n'est pas contraignant, mais il y a de l'espoir que le Congrès américain en tiendra compte et envisagera de faire de Porto Rico le 51e État et à respecter le droit du peuple à l'autodétermination.

L'avenir de la démocratie directe elle-même était en jeu dans de nombreux États.  Des propositions de loi qui rendraient plus difficile l'adoption de futures initiatives citoyennes étaient sur les bulletins de l'Arkansas, de la Floride et du Dakota du Nord. En Floride et au Dakota du Nord, les votant.e.s ont rejeté l'exigence selon laquelle les amendements constitutionnels devaient être adoptés à deux reprises avant de devenir loi. En Arkansas, une proposition de loi visant à rendre plus difficile la collecte de signatures pour faire figurer des questions sur le bulletin de vote a également été rejetée.  Des résultats qui montrent clairement que les citoyen.ne.s croient fermement en la nécessité de la démocratie directe comme moyen de contrôle et d'équilibre du gouvernement.

Cependant, même si les citoyen.ne.s ont clairement fait savoir lors de cette élection qu'ils veulent un système de démocratie directe fort et dynamique, les tribunaux s'emploient de plus en plus à nier la capacité des citoyen.ne.s à prendre des décisions  sur les questions qui leur importent le plus. Utilisant des interprétations larges et douteuses des exigences techniques pour placer des questions sur le bulletin de vote, les tribunaux ont invalidé des initiatives avant qu'elles ne soient mises sur le bulletin de vote parce qu'elles violaient des lois obscures et illogiques qui limitent l'objet des propositions de vote ainsi que les personnes qui peuvent recueillir des signatures.

Cette élection, comme beaucoup d'autres avant elle, a montré clairement que la démocratie directe au niveau des États des États-Unis est un outil important d'autogestion et un contrôle nécessaire pour limiter le pouvoir du gouvernement. C'est également une valve de sécurité qui permet au peuple de voter sur des questions controversées d'une manière qui aboutira à une résolution pacifique. C'est pourquoi la démocratie directe au niveau fédéral est un besoin essentiel auquel il faut répondre. Les Américains doivent pouvoir exprimer collectivement leurs opinions sur des questions controversées en tant que nation.

Si la démocratie directe au niveau fédéral existait, il ne fait guère de doute que les électeurs et électrices seraient moins enclins à voter pour des personnes qui se nourrissent des divergences d'opinion sur une question donnée et qu'ils choisiraient plutôt des personnes qui respectent l'État de droit et s'emploient à unifier plutôt qu'à diviser. Espérons que cette élection soit la première étape d'une prise de conscience critique nécessaire pour donner aux citoyen.ne.s une démocratie directe au niveau fédéral, afin que nous ne mettions plus notre destin dans les aberrations émotionnelles d'une seule personne.

Article photo courtesy of Patrick Thibodeau (CC BY 2.0 - https://www.flickr.com/photos/18635830)

Sceau

Democracy International est une association enregistrée en Allemagne
(eingetragener Verein e.V.).

Gürzenichstraße 21 a-c
50667 Cologne
Allemagne
Tel.: +49 (0) 221 669 66 50
Fax: +49 (0) 221 669 66 599
Email: contact@democracy-international.org

Amtsgericht Köln
VR-Nr. 17139

Sceau complet

Compte en banque

Democracy International e.V.
IBAN: DE 58370205000001515101
BIC: BFSWDE33XXX

Bank für Sozialwirtschaft
Konto: 1515101
BLZ: 37020500

Inscrivez-vous

À nos nouvelles, nos analyses et nos reportages concernant la démocratie directe partout sur la planète!

Subscribe

Suivez nos activités