Afin d’honorer le point de départ de ce qui est devenu plus tard l’Union européenne, les 12 dômes de discussion du tour ont pris place dans des lieux importants de mémoire. Des discussions imprégnées par le passé au cours desquelles nous avons parlé de ce qui avait été déjà accompli et des nouveaux défis à relever pour l’Union européenne. Il y avait de quoi être inspiré.e !

« Le processus et les institutions démocratiques ne devraient pas simplement être enseignées mais devraient être vécues. Il faut encourager la participation politique des jeunes, pas la freiner. » Participant.e au musée de la frontière (inter-allemande) Schifflersgrund

Le tour a commencé le 2 juillet avec deux discussions au musée de la frontière Schifflersgrund. A proximité du centre de l’Allemagne, le musée de la frontière expose aujourd’hui la partie la plus longue des installations qui marquaient l’ancienne frontière inter-allemande jusque 1989. Le musée commémore les vies marquées par la séparation et le combat pour la liberté, mais aussi par la réunification de l’Allemagne et – comme il l’a été souligné à juste titre - de l’Europe. Un lieu qui symbolise ce que l’unité, les frontières ouvertes et les valeurs communes nous apportent chaque jour ! Nous étions ravis d’accueillir des représentant.e.s de la société civile venu.e.s des deux états fédéraux allemands frontaliers, des hommes et femmes politiques de l’échelon local à fédéral, en passant par l’échelon européen et bien évidemment des citoyen.ne.s !

« Notre génération a les moyens de construire une société consolidée. Nous sommes le changement que nous voulons voir dans le monde. » Participant.e à Bucarest.

Notre étape suivante, toujours en juillet, nous a conduit à Bucarest. Sur la place de l’université, où se trouve le kilomètre zéro historique de la démocratie, nous avons organisé un brunch politique dans un pub local. C’est sur la place de l’université que les Roumain.e.s se sont battu.e.s pour leur liberté en décembre 1989 contre le régime Ceaușescu. C’est aussi sur cette place que le conflit entre les nouveaux/lles dirigeant.e.s et la société civile naissante a atteint son paroxysme en juin 1990, lorsque le nouveau gouvernement a fait appel aux mineur.e.s de la vallée Jiu pour réprimer violemment les manifestations anticommunistes. Encore aujourd’hui, la place de l’université est un lieu central des manifestations pour la démocratie, les libertés et les valeurs européennes à Bucarest.

Plus de 40 personnes ont consacré leur samedi à réfléchir à nos côtés à la démocratie, la corruption, les disparités entre l’Est et l’Ouest, le rôle de la jeunesse et bien d’autres sujets encore.

« La chose la plus importante pour moi est l’éducation et l’expérience personnelle. Si on ne témoigne pas notre amour pour la nature au quotidien, ce qui est la chose la plus naturelle qu’il soit, alors nous ne pouvons le transmettre aux autres.»

Participant.e à Bourgas

Bourgas, début août, la partie de l’UE la plus au sud-est, était le troisième stop de notre tour. A côté de la plage au parc Seaside, le débat s’est révélé fructueux et posé. Alors que les manifestations contre le régime en place en novembre 1989 ont pris place au centre-ville sur la place Cyrille et Méthode, le parc était un des rares endroits où les idées anti-communistes et démocratiques naissaient et étaient partagées avec les citoyen.ne.s sans mettre leur vie en danger. Avec plus de 40 participant.e.s et de nombreux/ses activistes qui ont joué un rôle crucial dans le développement démocratique du pays à l’époque et encore aujourd’hui, nous avons passé une après-midi ensoleillée et une soirée animée par des débats sur la démocratie et l’action climatique autour de boissons faites maison devant le coucher du soleil, tout en profitant lors de nos pauses de la musique de la chanteuse locale Roza Bozinova. 

« En Pologne, nous observons que des parents transsexuel.le.s envoient leurs enfants à l’étranger par crainte pour leur vie. »

Participant.e à Copenhague

La WorldPride 2021 à Copenhague était le quatrième évènement du Remember Tour fin août. Le dôme a été placé au Festival 1:1 Democracy qui était lié à la WorldPride. Les débats ont fait ressortir les nombreuses lacunes et menaces persistantes pour l’égalité, les droits des minorités ainsi que pour l’Europe. La discussion la plus mémorable était celle sur la dégradation de la situation pour les LGBTQIA+ en Pologne, mais aussi celle moins médiatisée en Slovénie. Après que le gouvernement polonais se soit référé aux LGBTQIA+ comme l’ennemi numéro 1 de l’Etat et que les parents transsexuel.le.s envoient leurs enfants à l’étranger par crainte pour leur sécurité, un appel a été lancé par les activistes pour réduire plus rapidement les fonds européens perçus par le gouvernement et en soutien à la société civile qui protège les valeurs de l’UE.

« Rester soudé a été vital pour faire face aux récentes crises que nous avons traversées. C’est une des raisons pour lesquelles l’Union européenne est si importante dans nos vies ».

Participant.e à Varsovie

Le cinquième arrêt du Remember Tour s’est déroulé au parc Łazienki à Varsovie, à la mi-septembre. Ces jardins royaux au centre de la capitale sont connus principalement pour le dernier roi de Pologne, Stanislaw August Poniatowski. Il a organisé dans sa résidence secondaire les fameuses « réunions du Jeudi », où les personnes les plus influentes de l’époque échangeaient sur le fonctionnement de l’Etat. Ces réunions ont résulté entre autres, en grandes réformes de l’Etat, dont la première constitution en Europe – la constitution du 3 mai.

Sous le dôme, un groupe véritablement international s’est retrouvé et a échangé en passant aisément de l’anglais au polonais. Un paradoxe a été souligné : les gouvernements de certains pays qui entravent le développement de l’Union européenne et prennent part à la désinformation sur l’UE auprès des citoyen.ne.s sont ceux qui reçoivent la plupart des fonds et les distribuent sans mettre en avant le soutien européen. Une Europe des régions serait-elle la solution pour passer outre ces instances ?

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« Tant qu’il n’y a pas de circulation sanguine entre les parties politiques et la société civile, les parties ne peuvent pas survivre » 

Participant.e à Prague

Prague était la destination finale du Remember Tour au moment du festival annuel de la démocratie mi-octobre. La pluie n’a pas empêché nos 40 participant.e.s de se joindre à nos dômes de discussion. Avec les citoyen.ne.s, les activistes des mouvements étudiant.e.s de 1989, les hommes et femmes politiques européen.ne.s et nationaux/les, nous avons discuté de l’état de la démocratie en République tchèque juste après les élections et l’état de la démocratie en Europe. Une fois encore, les disparités entre l’Europe de l’Ouest et le reste de l’union européenne fondées sur des expériences de régimes différents, sur le rôle de la jeunesse, les droits LGBTQIA+, le climat et bien d’autres thèmes ont été traités.

Bien que le tour et la collecte d’idées ont pris fin, nous avons hâte de passer à la deuxième phase du projet ! Au mois de mai l’année prochaine, nous soumettrons les idées et les inquiétudes exprimées par les participant.e.s aux décideurs/ses européen.ne.s dans un catalogue exclusivement pour les idées du Remember Tour. Nous avons accueilli de nombreux/ses parlementaires, représentant.e.s de la Commission européenne et des ministres sous le dôme européen lors des débats, dont certain.e.s ont déjà accepté de recevoir le catalogue d’idées une fois fini.

Nous avons encore beaucoup à attendre de cette période d’analyse. Dès novembre, nous partagerons tous les mois, une vidéo récapitulative d’un arrêt du tour – ainsi nous pourrons tous revivre certains des meilleurs moments du tour et découvrir l’Europe et sa richesse d’idées.