L'enquête, commandée par le Figaro et France Info et réalisée par Odoxa, a interrogé un échantillon représentatif de plus de 1000 citoyens français sur leurs opinions concernant la Convention Citoyenne pour le Climat qui vient de s'achever.
La Convention Citoyenne pour le Climat est une expérience de démocratie unique : Pendant sept week-ends, répartis sur neuf mois, 150 citoyens tirés au sort, représentatifs de l'ensemble de la société française, ont débattu des mesures à prendre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de 40 % par rapport au niveau des années 90. Ils ont ensuite réussi à présenter un programme de 150 propositions qui a été soumis au vote de l’Assemblée Nationale. La Convention Citoyenne a également appelé à un référendum proposant d’introduire le crime d’écocide dans le droit pénal français et d’ajouter à l’article 1 de la Constitution française que “La République garantit la préservation de la biodiversité, de l'environnement et lutte contre le dérèglement climatique”.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, s’était engagé à ce que ces propositions législatives et réglementaires soient soumises “sans filtre” soit à référendum, soit au vote du parlement, soit à application réglementaire directe.
Aujourd'hui, il ressort du sondage Odoxa qu'une grande majorité des citoyens français sont favorables à la mise en œuvre des mesures proposées par la Convention. Interrogés sur l'approbation de quatre mesures spécifiques, les participants ont montré qu'ils étaient clairement favorables à trois d'entre elles : intégrer la préservation de l'environnement dans la constitution (82%), rendre obligatoire la rénovation énergétique des bâtiments privés (74%) et introduire le crime d'écocide dans le code pénal (52%). Seul la réduction de la limite de vitesse sur les autoroutes à 110 km/h n'a pas convaincu les citoyens (26%). Cette proposition a également été la plus contestée lors des débats de la Convention Citoyenne elle-même, avec seulement 59% des 150 membres ayant voté en sa faveur.
Six répondants sur dix connaissaient les travaux de la Convention, les personnes âgées et les personnes des zones rurales étant les moins susceptibles d'en avoir entendu parler. 62% des personnes connaissant la Convention étaient généralement favorables aux mesures proposées, elles ont également jugé les propositions efficaces et réalistes.
En revanche, 73% des Français craignent que le gouvernement ne mette en place qu'une infime partie de ces mesures. L'analyse des publications sur les réseaux sociaux montre une méfiance profonde à l'égard des motivations du gouvernement pour organiser cette Convention. Les français la soupçonnent d'être un "gadget" du président Macron, plutôt qu'une tentative sincère d'impliquer les citoyens dans la prise de décision.
Une large majorité des citoyens (81 %) se sont déclarés favorables à ce que les propositions les plus importantes de la Convention soient soumises à un référendum. Cela concerne les sympathisants de tous les parties politiques en France. Pour autant, l'analyse des réseaux sociaux sur les publications liées à la Convention révèle des inquiétudes des français quant à une véritable organisation d’un référendum. Selon eux, mêmes les trois propositions référendaires proposées par la Convention pourraient ne pas être posées à la population et même si elles l’étaient, ne seraient pas examinées par le Gouvernement. De nombreux postes montrent que les citoyens français ressentent le besoin d'être davantage entendus par leurs dirigeants politiques et de jouer un rôle plus important dans les processus de décision politique. Il appartient maintenant au Parlement, au gouvernement et au président Emmanuel Macron de prouver qu'ils prennent les citoyens français au sérieux.