Newsletter N°3 - Février 2017
ÉDITO
Corée du Sud : De lacrymogène à la chandelle
La transition démocratique de la Corée a été parfaitement résumée par la sortie l'année dernière de "1987", un film qui, d'une part, traitait des cicatrices oubliées et souvent cachées de la démocratisation coréenne et, d'autre part, nous rappelle le chemin parcouru au cours des 30 dernières années. Tandis que les gens protestaient contre la corruption du Président Park à travers des veillées aux chandelles presque festives, dans les théâtres, on nous rappelait la répression violente des luttes de juin 1987, entraînant la mort de deux étudiants, Park et Lee.
Le contraste entre les protestations populaires, malgré les gaz lacrymogènes, la violence et même les incidents mortels, en 1987 et la révolution aux chandelles de 2017 ne pouvait pas être plus grand. Elle met à nu un fossé générationnel entre ceux qui ont grandi avant les luttes de 1987 et ceux qui ont grandi après, et témoigne des réalisations démocratiques depuis.
En 1987, les manifestations démocratiques ont abouti à l'élection directe de notre président, ouvrant la porte à un système politique juste et non-violent. En 2017, des manifestations à l'échelle nationale nous ont permis de destituer une présidente qui, selon plusieurs, aurait abusé de son pouvoir pendant trop longtemps. Serons-nous capables de franchir le pas final et de faire de la Corée une véritable démocratie participative? Dans ce newsletter, entre autres, nous examinerons le contexte de la réforme démocratique directe en Corée aujourd'hui.
Jung-Ok Lee,
Professeur de sociologie, Université catholique Daegu et membre du conseil d'administration de Democracy International
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